Historique

On situe les origines profondes du Shōrinji Kempō en Inde, il y a 5000 ans.

A cette époque les arts de combat sans arme étaient connus et relativement élaborés comme en témoignent certaines fresques antiques. A la création du Bouddhisme (4ème-5ème siècle av. J.-C.), le Kempō indien était déjà organisé et standardisé. La légende dit que le Bouddha « historique » SAKYAMUNI qui le pratiqua, fut si impressionné par cet art, en tant que méthode efficace pour unifier le corps et l’esprit, qu’il l’incorpora dans sa pratique du Bouddhisme. Bien que l’association du Bouddhisme et de l’art militaire puisse paraître incongrue, les premiers sermons du Bouddha insistaient cependant sur l’égale importance, tant de la force que de l’amour, dans la création active d’un monde idéal et dans la protection des lois du Bouddhisme. Ceci est confirmé par le fait que les images de certains dieux du panthéon bouddhiste les montrent dans des positions de Kempō.

Le vingt-huitième patriarche traditionnel du Bouddhisme, BODHIDHARMA (Daruma Daïshi en japonais), essaya de transmettre la vraie parole du Bouddha en Chine au début du 6ème siècle après J.-C. (en 527 ?). On dit aussi qu’il marcha de l’Inde jusqu’à la cour de LIANG WU TI, de la dynastie Song du Sud, empereur de l’un des royaumes établis durant la période des Six Dynasties, et réputé comme un grand patron du Bouddhisme local.

Le Bouddhisme de WU TI était salvateur et formaliste, aussi ne comprit-il pasBODHIDHARMA qui prêchait la méditation et les connaissances intuitives et qui, de ce fait, fut expulsé du royaume de Liang ; cependant, certains s’étaient regroupés autour de Lui. Il se rendit alors au royaume de WEI et se fixa finalement au monastère Shaolin (Shōrinji en japonais) sur le mont Song parmi les hauts plateaux de la rivière Huanghe (actuelle province de Henan). Le Bouddhisme enseigné dans ce temple fut connu sous le nom de « Ch’an » qui est la traduction phonétique de « Channa », du sanscrit Dhyana, et qui devient Zen dans la lecture japonaise.

Depuis le début, le Kempō ne fut pas considéré comme un simple art martial, mais fut placé au même niveau que la méditation assise zazen comme pratique ascétique et comme méthode pour clarifier les préceptes de l’unité de l’esprit et du corps. Il était pratiqué pour compenser les faiblesses physiques dues à des sessions de zazen prolongées.

Shaolin-si devint donc à la fois le lieu de naissance du Zen et centre de développement et de diffusion des arts martiaux chinois. On peut noter, néanmoins, que le développement du Kempō s’est fait indépendamment du développement du Bouddhisme.

So Doshin

So Doshin

Le Shōrinji Kempō moderne est l’œuvre du japonais So Doshin (prononciation chinoise de son nom NAKANO Michiomi – 1911 1980).

En effet, pendant l’occupation de la Chine par les japonais (1920-1930), il eût l’occasion d’approfondir ses connaissances martiales, notamment le Chu’an Fa, auprès des derniers grands maîtres. Ensuite, il fut intronisé et désigné par son maître WEN TAIZONG, comme successeur de la Shaolin Yihemen du Nord, un des principaux courants traditionnels de l’art martial de Shaolin. Fort de cette expérience, il élabore, modernise et systématise les techniques, tout en accentuant l’aspect philosophique, empreint du bouddhisme Ch’an.

En octobre 1972, le Shōrinji Kempō est introduit en France par trois français (les frères Roland et Georges HERNAEZ et Daniel DUBOIS) pratiquants d’arts martiaux et qui réussirent à être admis à Tadotsu, Q.G. de la World Shōrinji Kempō Organisation (WSKO). Cette même année, en octobre, la venue d’un japonais Hiroshi AOSAKA, lui-même pratiquant de Shōrinji Kempō permit l’implantation plus aisée de cette discipline en France.

En Janvier 1977, François-Xavier ALBERTINI commencera l’étude du Shōrinji Kempō sous la direction de AOSAKA Sensē, sera pendant 18 ans son élève et son assistant et fera au cours des années suivantes plusieurs stages au Japon, en Espagne, en Angleterre, en Finlande, en Suisse…

De 1986 à 1994, ALBERTINI Sensē développe et enseigne le Shōrinji Kempō dans la ville de Sevran (93), sous la férule de la Fédération Française de Shōrinji Kempō ( F.F.S.K ). Il obtiendra le grade de 4eme Dan (WSKO) au Japon en 1993.

En 1994, ALBERTINI Sensē démissionne de la FFSK, n’étant plus en accord avec la direction prise par celle ci. Durant trois années il recherchera à centrer sa pratique et son enseignement sur l’adage du Shōrinji Kempō  » vivons moitié pour nous même, moitié pour autrui ». C’est en 1997 qu’il crée le Seïgidō Ryū « l’école de la voie du juste milieu ». Il l’associe alors au Shōrinji Kempō et son école devient le Shōrinji Kempō Seïgidō Ryū, aidé et encouragé en cela par ses plus proches élèves, et par son principal collaborateur et alter ego Alain Bureau (5eme Dan WSKO). L’école se fait connaître au travers de la qualité et le sérieux de ses enseignements.

En 2000, l’International Shorinji Kempo Seïgido Ryu (ISKSR) est fondé. Cette fédération regroupe aujourd’hui des clubs dans 2 pays : France et Italie et développe des contacts en Angleterre, Espagne et Indonésie.

Des personnalités et anciens enseignants de la FFSK rejoignent l’I.S.K.S.R., en l’occurrence :
- Le Docteur Jean Paul CLOT (5eme Dan WSKO) , professeur à la Faculté, ex Président créateur de la FFSK, dont il démissionne en 1994 et aujourd’hui Président honoraire de l’I.S.K.S.R.
- Hubert HERVE (5eme Dan WSKO). Aujourd’hui, ils apportent leur expérience, et non des moindres… Plusieurs autres CN 2eme Dan et 1er Dan (WSKO) sont venues également rejoindre le groupe.

Le Seïgidō Ryū n’est pas une nouvelle discipline, il est véritablement le résultat de plusieurs années de recherches et d’ expérimentations. L’ école propose la pratique du Shōrinji Kempō renforcée par un état d’esprit : « la voie du juste milieu ».

Cette dénomination « SEIGIDŌ » ( en un seul mot ) exprime l’idée d’unir plusieurs notions ( SEI-GI-DŌ ) qui, prises séparément, nous écarteraient de l’objectif : celui de cristalliser plusieurs énergies en une. Cette recherche de l’équilibre que propose l’école SEIGIDŌ, n’est pas dissociable du SHŌRINJI KEMPŌ historique ; elle vient au contraire renforcer l’idée du fondateur SO DOSHIN : le SHŌRINJI KEMPŌ est un moyen et non une fin. Ainsi « le but ultime du SHŌRINJI KEMPŌ est l’accomplissement et le bonheur de l’homme et non la gloire ou le profit personnel ». En ce sens, « l’esprit d’éveil » ne doit pas se limiter au Dojo ; il existe un autre laboratoire d’applications et d’expérimentations des principes abordés dans l’ étude du SHŌRINJI KEMPŌ, un univers dans lequel nous évoluons tous les jours : famille, travail, loisirs… En espérant éveiller en chacun le désir de la réflexion profonde, le SHŌRINJI KEMPŌ SEIGIDŌ RYŪ sert de base à un travail participatif et collégial entre Kenshi. Son système d’enseignement insiste sur le développement équilibré de la force (vitalité, énergie) et la compassion (droiture, probité). Comment en effet parler de paix si l’on est incapable de maîtriser ses instincts ou si l’on est dénué d’initiative. La vérité réside dans l’esprit d’initiative, de curiosité, indépendamment de l’expérience ; c’est la raison pour laquelle cette école conjugue tradition et réactualisation, sans toutefois s’écarter des obligations morales qui la relient à son ascendance directe.

SHŌ = Jeune / RIN = Forêt / JI = Temple
KEM ou KEN = Poing / PŌ = Méthode, Principe
SEI = Droiture / GI = Devoir, Obligation morale / DŌ = Voie
RYŪ = Ecole

 

Publicité